Les réseaux sociaux et l’envie de partager

[English note : for some reason, the language switching does not work anymore, so english will come… when I’ve resolved the problem. Which is not now, nor this week, I guess]

Bonjour, chers lecteurs, lectrices et lecteurices !

Donne un grand coup de chiffon pour enlever la poussière.

Je n’ai point oublié la partie blog de ce site, seulement, quoi y dire ? Question difficile par moment ! Cela n’aide en rien que depuis mon dernier poste, je me remettais toujours d’un burn-out. Force est de constater que faire des études, travailler et tenter de faire des projets professionnels à côté ne font pas nécessairement bon ménage ensemble, qui l’aurait cru ! Comme on ne peut pas rallonger les journées, je me suis donc vu forcer à couper court à mes occupations. Fort malheureusement, la seule chose que je pouvais couper était les projets personnels, donc le Couloir des Mondes. Bah, mince quoi, mais voilà, c’est la vie, on n’y peut rien des fois. Puis est venue Corona. Et maintenant, nous sommes quelque part en 2022, et j’ai un post ou long covid sur le dos, en plus de ne pas avoir touché à un pinceau ou un stylo pour faire quelque chose de digne d’être partagé. Non pas que je n’ai rien (même si ça frôle le rien), mais, de plus en plus souvent, je me suis posé la question : où partager ? Avec qui ? À quoi bon ?

Autrefois existaient les blogs, même les terribles skyblogs et livejournals. L’adolescente que j’ai été a passé un nombre d’heures conséquent à suivre les blogs d’artistes. À vrai dire, cela fut une expérience motivante : écouter les artistes décrire leur création ajoutait à un petit quelque chose de sympathique. Tomber d’artiste en artiste à travers les liens… même sur deviantart, les gens se prenaient le temps de s’intéresser à l’image, bien plus de ce que je vois aujourd’hui.

Mais maintenant ? Peut-être que je commence à me faire trop vieille, mais après avoir essayé longuement et vainement d’avoir une présence sur les réseaux sociaux et de suivre les artistes et créateurs par les réseaux sociaux,  j’ai remarqué depuis fort longtemps que : au mieux, je reste indifférente. Au pire, j’exècre. Il y a quelque chose d’assez amer à suivre des artistes sur twitter et à être livré à l’algorithme qui éparpille le fil avec des pubs, des likes d’autrui entre les gens qui parlent de politique, de la dernière personne à cancellé et les vidéos de chatons. Et pourtant j’aime mon fil twitter : les gens que je suis ont généralement des choses intéressantes à raconter et des créations que j’apprécie ! Mais cela n’encourage pas l’engagement dans le travail d’un artiste. On like, on rt, et on continue de scroller. Il y a un côté très impersonnel que je peine à adhérer, même si l’époque skyblog a bien montré que certains ne savent pas créer quelque chose de lisible en plus d’avoir mauvais goût.
Instagram, bien plus axé sur les images ? Même histoire. On défile, on ne clique plus sur les liens extérieurs. On reste confiné dans une boîte au scroll infini qui veut nous retenir prisonniers le plus longtemps possible: c’est son but, de garder les gens. Si je ne nie pas l’utilité des réseaux sociaux, je constate que la consommation des œuvres d’art se retrouve alternée comparé à mes débuts sur internet. Il faut se faire liker et suivre la cadence des réseaux. Les tendances changent constamment. Si le problème est connu sur youtube où les créateurs se font saquer par l’algorithme s’ils ne suivent pas une certaine vitesse de publication, les autres réseaux sociaux se retrouvent dans un souci similaire.

Et force est de constater que je ne veux pas seulement scroller d’image en image. J’aimerais me plonger un peu plus dans l’univers des artistes que j’apprécie. S’ils ont un site, j’y passe plus facilement et je prends plus de temps à apprécier leur travail. Même en réalisant que les réseaux sociaux sont construits pour nous pousser éternellement à scroller et à liker, briser ce cercle n’est pas toujours évident (il y a un plaisir certain à trouver de tomber de chose intéressante en chose intéressante, ou de vidéo de chatons à discours philosophique sur la vie). Et de fil en aiguille, j’ai fini par réaliser que non seulement l’envie de suivre les réseaux sociaux est absent et l’appréciation d’un travail plus difficile pour moi, je n’ai absolument aucune envie de partager mes créations dessus. Les engagements sur les réseaux sociaux ne représentent rien pour moi. Les likes, des RTs sont de la poudre aux yeux. J’ai déjà eu une overdose d’images sur tumblr il y a de longues années : j’avais l’impression que le flot continuel, même si je l’adorais, finissait par surcharger mon cerveau et ma propre créativité en fut impactée. Les réseaux sociaux et moi ne font vraiment pas bon ménage, et I am done with it, comme le diraient les anglophones.

Mon temps et mon énergie sont trop rares et précieux pour que j’aie envie de chercher à y publier quoi que ce soit. Si j’y pense, je vais peut-être le faire de temps en temps quand j’ai vraiment quelque chose à raconter. Autrement, j’ai juste envie de partager « à l’ancienne ». Même si c’est pour écrire dans le vent, mes efforts et mes créations méritent mieux qu’un coup de scroll. Je n’ai pas envie de consommer ni d’être consommée comme l’encouragent les réseaux sociaux. J’ai eu la preuve l’année passée que mon travail intéresse les éditeurs et qu’on me contacte malgré une présence inexistante sur les réseaux sociaux : cela vaut bien plus que tous les likes au monde pour moi !

J’ai donc déterré ce blog. À défaut d’être efficace, cela me fera toujours un suivit à rythme irrégulier. Pour la peine, voici un WIP. Car des WIP, j’en ai un sacré paquet dans le tiroir.

Comme dit, tout ceci est seulement mon impression tout à fait personnelle : les créateurs qui trouvent leur compte sur les réseaux sociaux trouvent leur compte, et c’est très bien. Ce n’est juste pas mon cas !